Manifestation 14.09.2001 à la gare de Leuven à 18.00 heures

 

Texte en vue du mémorandum 4 fédérations pour les ministres européens. Juillet 2001

Volet : AVIATION.

Combien de temps encore allons-nous détruire consciemment notre environnement vital et a quel prix ?

L'avion est, nous le savons tous, le moyen de transport le plus énergivore. Pourtant le trafic aérien est en croissance constante. Entre 2000 et 2010 ce mode de transport explosera : sa valeur ajoutée devrait passer de 800 milliards de dollars à 1360 milliards de dollars (+32%) le nombre de passagers transportés devrait passer de 1,6 milliards à 2,3 milliards ( +43%). Le volume de la flotte aérienne passerait de 10.000 à 19.500 (+82%). Aujourd'hui plus de 40% des exportations de biens manufacturés empruntent l'avion. A chaque Km parcouru par ce fret ce sont plusieurs milliers de tonnes de CO2 qui sont émises dans l'atmosphère. Les études réalisées par le GIEC (groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) font de l'aviation à l'horizon 2020 le mode de transport dont la contribution à l'effet de serre sera la plus importante. On sait qu'en altitude les résidus de combustion (principalement CO2 et NOX) ont un effet radiatif trois fois plus important qu'au sol. La croissance des pollutions au sol : le bruit, la pollution de l'air et de l'eau aux abords des aéroports par l'utilisation d'hydrocarbures et de solvants, glycols, déchets,… sera, elle aussi, proportionnelle à l'explosion du secteur.
Dans de telles conditions les objectifs dictés lors de la conférence de Kyoto ne pourront êtres atteints.

La santé, un patrimoine unique.

Les effets secondaires liés à l'exploitation des aéroports ne se limiteraient pas
qu' à " une simple gêne ". Une enquête à été réalisée auprès des riverains de Schiphol (aéroport qui en 1998 a enregistré 392.000 mouvements). Après analyse des témoignages le gouvernement des Pays-Bas a fait réaliser une étude qui atteste l'existence d'un impact direct des aéroports sur la santé des riverains. (rapport du Gezondheidsraad, 1999) Citons pour exemples les effets physiologiques liés au bruit : stress, augmentation de maladies cardio-vasculaires, hypertension, perte d'acuité auditive, effets psychosomatiques :diminution de performances scolaires chez les jeunes, gênes du sommeil, surconsommation de tranquillisants et anti-dépresseurs.


Conclusion.

Le doute n'est pas permis. Le trafic aérien est nocif pour la santé des riverains des aéroports.
A un niveau global, il contribue à l'effet de serre et à la réduction de la couche d'ozone.

Le trafic aérien est aujourd'hui le mode de transport dont les coûts externes sont les plus lourds. Le prix payé par l'usager n'intègre pas ou peu les coûts générés par la pollution sonore et atmosphérique. Pour mieux maîtriser ses effets sur l'environnement il est impératif de réajuster rapidement les conditions de concurrence entre les différents modes de transport. Le trafic aérien étant privilégié de façon indue par rapport aux autres modes de transport.
Dans le contexte actuel de libéralisation des transports des dispositions réglementaires communes doivent êtres imposées au niveau européen afin d'éviter que les efforts consentis par certains Etats membres ne soient mis en péril par la politique de dumping environnemental d'autres états.
En conséquence nous demandons aux autorités européennes de prendre les mesures réglementaires indispensables au réajustement des conditions de concurrence entre les différents modes de transport et en particulier :

1. de mettre fin l'exonération fiscale dont bénéficie le carburant pour avion et donc d'engager ce débat fermement au sein de l'OACI.

2. de mettre fin à l'exonération de TVA dont bénéficie les titre de transports " avion " qui privilégie de façon inégale l'aviation aux autres modes de transport.

3. d'introduire une taxe européenne environnementale qui inscrirait l'aviation dans une vision plus soucieuse du développement durable, de définir un mode de calcul des redevances au kilomètre en fonction des émissions, du type d'avions : polluant ou bruyant. L'Union Européenne devrait pousser l'OACI à étendre cette taxe mondialement.

4. d'imposer aux états membres l'obligation de faire réaliser et publier, pour tout aéroport selon des critères identiques et non-discutable une étude des incidences sur l'environnement en vue de déterminer des mesures propres pour limiter l'exposition de la population aux risques d'accidents, au bruit, aux vibrations et à la pollution atmosphérique. Réaliser un monitoring systématique de l'impact sur la santé des riverains. C'est sur base de cette étude que seront déterminées, par les autorités compétentes, les conditions d'exploitation des aéroports et d'organisation des vols. Ceci concerne tous les travaux destinés à accroître la capacité d'un aéroport existant ou toute programmation dans le futur d'une augmentation significative du trafic accueilli par un aéroport.

5. de définir des normes communes précises en matière de bruit.
Il est impératif de créer une législation qui tient compte du type d'avion, de l'intensité du bruit produit, de la durée de l'exposition, de la fréquence et du moment de la journée… Les vols de nuit (entre 7H et 22H) sont à proscrire vu l'impact direct sur la santé des riverains. Les niveaux maxima d'exposition définis actuellement sont à revoir à la baisse afin qu'ils correspondent réellement à des garanties de protection de la santé de la population.

6. d'imposer une transparence sur tout type d'information concernant l'exploitation des aéroports et les conséquences qui en découlent. La population doit pouvoir être informée sur le nombre de mouvements d'un aéroport, de la quantité de bruit auquel elle est soumise, des projets techniques futurs, des quantités de CO2 émises par un seul avion, des mesures environnementales prises par un opérateur, etc. Un monitoring systématique de ce type de données devrait être réalisé et diffusé régulièrement.

7. de mettre en place un organe européen de surveillance environnementale qui veillerait aux bonnes conditions d'exploitation des aéroports. Il veillerait à l'évaluation périodique de l'efficacité des conditions d'exploitation au regard des objectifs de sécurité et de protection de l'environnement. Cet organe de contrôle serait imposerait des sanctions efficaces aux états qui ne respecteraient pas les normes définies.

  Klik hier voor onze doelstellingen en / Cliquez ici pour lire nos objectifs en klik daar voor onze eisen....... / et cliquez là pour lire nos exigences